Deeds to Reality: A Journey of Immigration and Obstacles With Carole W. Kamangu, MPH, RN, CIC

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Carole W. Kamangu, MPH, RN, CIC, shares her inspiring journey from the Democratic Republic of Congo to health care leadership in the US today. (This is the French translation of the interview with Carole W. Kamangu.)

Carole W. Kamangu, MPH, RN, CIC, with Infection Control Today's Tori Whitacre Martonicz

Carole W. Kamangu, MPH, RN, CIC, with Infection Control Today's Tori Whitacre Martonicz

This is the French translation of the interview Carole W. Kamangu, MPH, RN, CIC, gave with Infection Control Today (ICT). It is for those of her home country, The Democratic Republic of Congo. République Démocratique du Congo.

The English version and the video are here.

ICT: Bonjour, je m'appelle Tori Whitacre Martonicz, et je suis la rédactrice en chef d'Infection Control Today. Aujourd'hui, j'ai Carole W. Kamangu avec moi, qui est la CEO et consultante principale de Dumontel Consulting. Elle est aussi consultante indépendante chez APIC Consulting et réside dans la région métropolitaine de Dallas, au Texas. Merci beaucoup de vous joindre à moi aujourd'hui.

CK: Merci de m'avoir invitée.

ICT: Vous êtes là pour nous donner un aperçu de votre parcours personnel en tant qu'immigrante aux États-Unis et des défis que vous avez rencontrés depuis. Pouvez-vous nous en parler?

Carole W. Kamangu, MPH, RN, CIC: Je suis née en République Démocratique du Congo, RDC en plus court, on l'appelle généralement le Congo. Mon rêve a toujours été de parler couramment l'anglais. Je n'ai aucune idée pourquoi j'ai choisi l'anglais. Quand j'étais au lycée et que je voyais les États-Unis à la télévision, où on montrait des villes comme Los Angeles ou Miami, j'ai toujours voulu venir aux États-Unis pour parler anglais et visiter ces endroits.

J'ai finalement décidé de venir ici après en avoir discuté avec mes parents, qui voulaient m'envoyer en Europe, mais je voulais apprendre l'anglais, donc je voulais simplement être aux États-Unis. Lorsque je suis arrivée aux États-Unis pour la première fois, j'ai vécu un choc culturel. J'ai une personnalité assez directe, alors c'était quelque chose à quoi j'ai pu m'adapter rapidement aux États-Unis, mais passer d'Afrique au monde occidental a été un changement total. Dans ma tête, à l'époque où je suis arrivée aux États-Unis, j'avais 19 ans, donc une adolescente dans un nouveau pays, ne sachant pas comment les choses fonctionnent, c'était vraiment effrayant. J'ai eu un grand choc culturel, je dirais, et une immense barrière linguistique.

Lorsque j'étais au Congo, j'avais suivi des cours dans un centre où l'on pouvait apprendre l'anglais américain parce qu'au lycée, nous apprenions l'anglais britannique. Mais l'enseignante était tellement gentille qu'elle nous enseignait en parlant très lentement. Donc, quand je suis arrivée aux États-Unis, je m'attendais à ce que les gens parlent de cette manière, et tout le monde parlait tellement rapidement que je ne comprenais pas ce qu’ils disaient. Pendant les trois premiers mois, suivre mes cours était un grand défi.

Par exemple, j'avais suivi des cours de biologie au lycée, et c'était le même matériel que j'apprenais au Congo, mais en lisant mon manuel, je ne comprenais pas du tout ce que disait le professeur pendant les trois premiers mois. Il m'a fallu un an avant de me sentir à l'aise pour parler et faire des erreurs. Je n'étais jamais à l'aise de parler devant beaucoup de gens. Je ne parlais qu'avec mes amis d'autres pays parce qu'ils avaient tous du mal avec l'anglais. Certains d'entre eux venaient de pays bilingues, donc ils parlaient anglais. Mais je ne parlais qu'en tête-à-tête ou dans des conversations à trois.

Jusqu'au jour où un ami m'a dit: " Carole, si tu ne te permets pas de faire des erreurs en apprenant la langue, tu ne parleras jamais anglais." C'est à ce moment-là que j'ai décollé, et j'ai commencé à parler. Maintenant, je parle aussi vite en anglais qu'en français. Parfois, les gens me disent : "Peux-tu ralentir un peu ?" Et je ne m'attendais jamais à atteindre ce niveau où je dois ralentir quand je parle anglais. Ce sont ces obstacles que j'ai rencontrés quand je suis arrivée ici.

ICT: Eh bien, tu parles très bien.

CK: Cela a nécessité beaucoup de pratique et de surmonter ma peur de faire des erreurs. Maintenant, cela m'est égal de faire des erreurs.

ICT: Il est important de se rappeler que les Américains font aussi des erreurs, tu sais. Et, personnellement, je suis reconnaissante que tu aies pris le temps d'apprendre. L'anglais n'est pas une langue facile à apprendre. As-tu suivi un programme d'anglais langue seconde (ESL)?

CK: Oui, quand j'étais au Congo, je suivais un cours qui enseignait l'anglais américain, et lorsque je suis arrivée aux États-Unis en tant qu'étudiante internationale, j'ai dû suivre un cours d'ESL pour le premier semestre.

ICT: L'ESL est magnifique. J'ai aidé de nombreux étudiants en ESL dans le passé. Qu'est-ce qui t'a inspiré à poursuivre une carrière dans le domaine de la santé? Comment as-tu réalisé ce rêve dans un nouveau pays?

CK: Que vous le croyez ou non, ce qui m'a inspiré à entrer dans le domaine de la santé a commencé avec un poisson. Et je vais expliquer pourquoi. J'avais environ 10 ans. C'était la première fois que j'apprenais à cuisiner du poisson. J'aidais ma mère à préparer le dîner. Ce jour-là, elle m'a dit: "Peux-tu essayer de découper le poisson ? Je vais te dire comment faire." J'ai dit : "D'accord."

J'ai pris un couteau, j'ai coupé dedans, et j'ai vu tous ces organes. Et j'avais 10 ans, alors j'étais fascinée. J'ai demandé : "Maman, c'est quoi ça ?" Elle a dit : "Oh, c'est le cœur. ça c'est l'estomac..."

C'était ma première expérience en chirurgie, pour ainsi dire, et cela a suscité en moi un intérêt pour la chirurgie. À l'époque, je pensais devenir chirurgienne, et je suivais des émissions à la télévision sur la chirurgie. L'émission "Urgences", je ne sais pas si vous vous en souvenez, était devenue mon émission préférée. De plus, en grandissant au Congo, un pays touché par les maladies infectieuses, j'ai commencé à développer un intérêt pour la santé publique. J’avais commencé à penser que je voulais devenir chirurgienne et travailler dans le domaine de la santé public. Si je ne faisais pas la chirurgie, je comptais devenir médecin spécialisé en maladies infectieuses. C'est ainsi que mon parcours a commencé. Au Congo, c’était pas courant d'aspirer à devenir infirmière, car la situation est très différente de celle aux États-Unis. Les infirmières n'y sont pas valorisées et leur formation n'est pas au même niveau. En conséquence, le métier d'infirmière est perçu comme peu prestigieux. Si tu dis que tu veux devenir infirmière, les gens pensent que tu n'as aucune ambition. Donc, devenir médecin était ce que je voulais faire de ma vie, c'est ainsi que j'ai entamé mon parcours dans le domaine de la santé publique.

ICT: C'est incroyable. J'avais probablement le même âge lorsque j'ai commencé à découper du poisson, mais je n'avais aucune envie de travailler dans le domaine de la santé. [Rire]

CK: La chose amusante, c'est qu'à la même époque, vers l’âge de 11 ou 12 ans… Je sais que vous avez une formation en anglais donc vous êtes peut-être familière avec cette auteure anglaise nommée Agatha Christie. Elle écrivait des romans policiers, alors j'étais une fan à l'époque. Je lisais aussi ses romans, et vers l'âge de 11-12 ans, j'ai commencé à écrire mes propres romans. C'était une période de ma vie où je me disais : "Je veux devenir médecin. Tout comme Agatha Christie était pharmacienne et romancière, je veux devenir médecin et écrire des romans. " Donc, j'avais deux options professionnelles en tête à l'époque.

ICT: Et maintenant, tu écris pour ICT [Infection Control Today].

CK: Oui, je n'aurais jamais imaginé cela. J'écrivais de la fiction et j'aimerais publier un roman de fiction un jour. ICT est une plateforme excellente pour mes contributions. Donc, j'apprécie vraiment cette opportunité.

ICT: Quels obstacles ou différences culturelles as-tu rencontrés lorsque tu essayais de t'établir aux États-Unis? Parce que, comme tu l'as dit, c'est tellement différent ? Cela a dû être difficile.

CK: [Les différences culturelles] varient d’un état à un autre; bien sûr, comme nous le savons, les gens à New York se comportent différemment de ceux du Texas. Par exemple, lorsque j'ai commencé mon parcours aux États-Unis, la communauté dans laquelle j'étais intégrée en tant qu'étudiante donnait l’impression d’être très gentille, mais n’était pas vraiment aimable.

Par exemple, si je faisais des erreurs dans mes conversations en anglais, les gens ne me corrigeaient pas, et je continuais à utiliser les mêmes mots incorrects pendant un certain temps, jusqu'à ce qu'une personne assez aimable et directe me dise: "Carole, on ne dit pas ça aux États-Unis." Donc, c'était plus difficile pour moi, car je venais d'une culture qui se comportait différemment, et je ne savais pas à qui faire confiance au début. C’est quand je me suis installée dans un autre état que j'ai connu une culture différente. Je pense que cela varie d'un état à l'autre. Mais ce sont les premiers défis que j'ai rencontrés à l'époque.

ICT: Les gens pensent qu'ils sont gentils [en ne disant rien], mais ce n'est pas le cas.

CK: C'est un désavantage pour toi.

ICT: Quand j'étais partenaire en ESL, mon travail était de corriger la personne et de dire: "On dit ça de cette manière." Et j'en fais autant pour tout le monde maintenant. [Rire] Mais c'est bien. Parce que comme ça, ils savent ce qu'ils prononcent de travers. Si quelqu'un apprend une langue, il veut l'apprendre correctement.

Quels ont été les premiers obstacles que tu as rencontrés lorsque tu as lancé ta société de consultance dans le domaine de la santé ? Et comment les as-tu surmontés?

CK: Comme on dit toujours, les deux aux cinq premières années sont toujours les plus difficiles. Donc, je traverse des moments de croissance et de récompenses. Je dirais que le plus grand défi est vraiment de naviguer dans cet état d'esprit de chef d'entreprise, et de venir d'un domaine où j'étais l'exécutante. En tant qu'infirmières, nous avons tendance à prendre tout en charge. J'ai été pendant toute ma vie, dans de nombreux aspects de ma vie, une touche-à-tout, et en tant que mère, c'est juste une nature que l’on acquiert.

J'ai donc appris des choses comme le graphisme en utilisant Canva, par exemple. Maintenant, en tant que chef d'entreprise, j'ai finalement, après neuf mois, decidé d’embaucher une assistante pour me libérer et être une chef d'entreprise efficace. Maintenant, j'ai cette assistante magnifique qui maîtrise toutes ces compétences et s'adapte facilement. Je n'ai plus à m'occuper de mes pages sur les réseaux sociaux. Elle s'en charge complètement. Comme vous avez pu le constater, nos pages sont actives et c'est elle qui fait tout le travail ; tout ce que je fais, c’est approuver le contenu.

Je suis en train d’abandonner la mentalité que je dois tout faire parce que je sais mieux. C’est aussi un processus d’apprentissage de l’humilité. Pendant la pandémie, parce que je suis determinée, j’ai commencé un programme en MBA parce que je savais que je voulais créer mon entreprise, et j’étais enceinte de 9 mois. Je n’ai pas terminé le cours, comme vous pouvez l’imaginer. Mais j’ai suivi des cours qui m’ont déjà aidé à établir une réflexion stratégique en tant que chef d’entreprise. J’ai donc pu, apprendre et aussi affiner mes compétences en gestion de projet.

PART II

Mais au fur et à mesure que je continue à développer l’entreprise, j’apprend de différents coachs que le succès d’un individu se limite à ses propres forces. C’est donc ma mission personnelle et professionnelle de m’entourer de personnes qui connaissent plus que moi, des personnes qui ont des compétences différentes et qui peuvent me compléter. Et c’est la même vision que j’ai pour Dumontel, c’est de travailler avec des professionnels qui partagent les mêmes idées et qui ont plus d’expérience que moi, et aussi qui excellent dans d’autres domaines de la profession en prévention et contrôle des infections dans lesquels je n’excelle pas. De plus, en tant que chef d’entreprise, je profite aussi de tous les outils et ressources gratuits dont je dispose. J’ai 3 mentors dans une organisation localeUn autre défi auquel j’ai fait face quand j’ai créé ma compagnie, c’est que je me suis sentie immédiatement isolée vu que je venais d’une profession où je faisais toujours partie d’une équipe où je pouvais échanger des idées avec mes collegues régulièrement . Je me suis tout d’un coup retrouvée seule. j’ai des mentors dans le domaine de la santé publique. Certains d’entre eux sont mes anciens professeurs d’études supérieures et j’ai des mentors aussi dans le domaine de la prévention et contrôle des infections. Je suis vraiment reconnaissante pour ce groupe. Mes réalisations ne sont pas que les miennes, elles sont le résultat de la nature collaborative de mon travail et de ma détermination.

Certaines des douleurs de croissance dont je parlais plus tôt constituent des nuits blanches que je traverse occasionnellement. Je suis mère de deux garçons de 7 et 3 ans donc c’est parfois difficile et je me sens certaines fois obligée de travailler quand ils vont dormir parce que je dois être prête pour la semaine ou le mois prochain, je dois élaborer de nouvelles stratégies pour mieux commercialiser mon entreprise à l’échelle locale, nationale et internationale. Donc, tous ces défis, parce qu’ils viennent avec une récompense, m’aident à continuer d’aimer ce que je fais. Je sais que je suis encore au début de mon aventure, mais je vois de la lumière à l’horizon.

ICT: Pouvez-vous décrire quelques moments clés dans votre parcours du Congo à la création de votre propre entreprise qui peuvent conduire au succès de votre entreprise ainsi qu’à votre propre succès personnel?

CK: Le moment clé pour moi a été lorsque j’ai travaillé pour mon ancien employeur à Seattle. J’ai réalisé à ce moment-là combien j’ai de la passion pour la resolution des problèmes. Pendant la pandémie, je me suis rendue compte à quel point l’expertise en matière de prevention et contrôle des infections est nécessaire dans le monde entier. J’ai aussi réalisé à quel point nous sommes parfois limités par notre milieu, non pas nécessairement par faute du système établi, mais parfois parce que c’est le milieu où l’on travaille et la mentalité reste limitée par la culture interne. Je suis de nature motivée par les situations qui présentent un défi à relever. Je veux donc élargir mon horizon en tant que professionnelle dans le domaine de la prévention et contrôle des infections. Je suis aussi plus orientée vers la pensée systémique. On me dit également que je suis douée en coaching et en gestion de programme et projet.

Un moment clé qui a également renforcé ma confiance en moi a été l’un des projets que j’ai dirigés, qui a été collaboratif dans l’ensemble du système dans lequel je travaillais. J’ai pu réorganiser le programme d’hygiène des mains, et mettre au point un projet visant à réduire le taux des infections associées aux soins de santé, car leur taux avait augmenté rapidement en un espace d’un mois, ce qui était inhabituel.

J’ai discuté avec mon équipe et j’ai dit: « Je voudrais commencer un projet où nous pourrons travailler avec l’ensemble de l’entreprise et adopter une approche multidimensionnelle afin de réduire ces taux d’infections. Grâce à ce projet, nous avons été en mesure de réduire les taux d’infections de 33 % en 3 mois ; 100 jours pour être exact. Et quand j’ai fait le calcul, nous avons économisé plus de 570 000 $ en 3 mois. Ce projet a été inclus dans l’évaluation de la demande de Magnet Status que cet établissement a pu acquérir quelques années après.

Lorsque notre équipe a reçu des applaudissements pour ce projet, c’était également un boost de confiance en moi car, en tant que professionnels dans ce domaine, nous avons parfois tendance à remettre en question nos compétences. C’est à ce moment-là que je me suis dit : « Wow, je suis capable de travailler et de faire en sorte que les gens se rassemblent et aident un programme à s’améliorer. » C’est l’un des nombreux projets qui m’ont encouragée à créer cette entreprise lorsque j’ai quitté l’État de Washington. Je me suis dit, j’aimerais le faire ailleurs. Je ne veux pas que cet accomplissement s’arrête uniquement au niveau de cette organisation si je suis capable d’aider les autres.

ICT: Félicitations!

CK: Merci! C’était un travail d’équipe. Je dirigeais le projet mais je suis tellement fière que toute l’équipe et l’organisation me soutenait.

ICT: Quels sont tes convictions ou principes ? Qu’est-ce que tu refuses d’abandonner?

CK: Je refuse d’abandonner ma motivation et détermination. Je suis naturellement motivée dans ce que je fais. Certaines personnes ont tendance à m’appeler superperformante. J’ai tendance à toujours viser plus haut, à continuellement viser vers l’amélioration. Avec ce genre de personnalité, pour la plupart d'entre nous, cela s'accompagne également d’un peu de perfectionnisme et c’est une chose sur laquelle je travaille afin de l’abandonner complètement. C'est quelque chose que j'apprends, comme je l'ai mentionné plus tôt, étant dans le monde de l’entrepreneuriat j’abandonne petit à petit ce défaut. Donc la détermination, la motivation personnelle et l'intégrité sont les principes qui guident mes actions.

Ceci ne fait pas toujours partie de la vie de tout entrepreneur mais ma religion fait partie intégrale de ma vie et de mon identité. Lorsque j’ai décidé de créer cette entreprise, j'ai commencé par faire une prière pour demander à Dieu de m’aider à conduire cette entreprise au succès. De même, avant de prendre une décision importante dans ma compagnie, j’en parle d’abord à Dieu. Il est mon premier partenaire en business avant de consulter mes mentors et conseillers. C'est grâce à ma religion que je peux vivre dans l'intégrité. Je veux garder cette intégrité afin que les gens puissent me faire confiance et faire confiance à l'entreprise, et aussi aux personnes avec qui je travaille afin qu’ils puissent recevoir l’aide dont ils ont besoin.

ICT: Comment voyez-vous le rôle de votre entreprise dans l'amélioration du système de santé aux États-Unis ? Et quel est l’impact de votre entreprise au sein de la communauté que vous servez?

CK: Je vois l’impact et je considère cette entreprise comme une pièce d’un grand puzzle. Il existe plusieurs sociétés de consultance où nous sommes tous spécialisés dans différents aspects du domaine de prévention et contrôle des infections. Ce que mon entreprise fait c'est utiliser une approche proactive et des méthodes d’amélioration de la qualité des services pour aider les dirigeants de programmes à identifier leurs lacunes et à mettre en œuvre des pratiques fondées sur des données factuelles. C’est ça mon rôle sur terrain. Je ne suis pas en concurrence avec ceux que nous appelons nos concurrents dans le monde de business. Nous travaillons juste en parallèle pour aider à améliorer la qualité du système de santé aux États-Unis.

Au fond, nous avons tous le même objectif, ce qui est de prévenir les infections et promouvoir notre bien-être ainsi que celui de nos patients.

ICT: Quels conseils donneriez-vous à d’autres immigrants qui aspirent à poursuivre une carrière ou à créer une entreprise dans le secteur de la santé aux États-Unis?

CK: Nous entendons souvent cette expression chez les leaders en business et maintenant, je commence aussi à l’utiliser et c’est “plongez-vous malgré la peur”. Lorsque nous nous remettons en question, nous ne prenons jamais de risques. Donc, que vous ayez peur ou non, faites des recherches pour savoir quelle est la méthode à suivre pour créer une entreprise légalement dans votre État, puis allez-y, que vous ayez un client ou non. Parlez à votre réseau, votre réseau peut connaître des personnes qui ont besoin de votre aide, et vous serez en mesure de fournir les services pour lesquels votre entreprise a été créée. Je dirai: « N’ayez pas peur. » Et beaucoup de gens, je dirais plus spécifiquement venant d’Afrique, lorsque nous pensons au système de santé, nous pensons toujours au métier de médecin ou d’épidémiologiste. Mais la prévention des infections est un domaine dans lequel vous pouvez également appliquer vos compétences en épidémiologie et en santé publique. Ma formation en épidémiologie, en santé publique a beaucoup contribué à mon succès quand je transitionnais de mon ancien rôle à ma position d’infectioniste. Nous avons tellement de compétences transférables que nous négligeons. Ce qu’il faut retenir, c’est qu’il faut plonger malgré la peur. Utilisez votre réseau pour profiter de toutes les ressources dont vous disposez. Et, bien sûr, n’oubliez jamais de dire merci. Aucun d’entre nous ne peut réussir sans aide.

ICT: De quelles façons redonnez-vous à la communauté immigrante? Peut-être plus précisément, à la communauté congolaise? Ou comment aidez-vous les autres à surmonter des défis similaires et à poursuivre leurs rêves de travailler dans le domaine de la santé?

CK: L’une des causes auxquelles je crois et que Dumontel soutient également est l’égalité dans l’éducation. L’une des façons dont je contribute est que je suis l’une des cofondatrices d’une ONG appelée Congo4Tomorrow. Nous aidons les écoles démunies de la RDC. En ce moment, bien sûr, nos opérations se déroulent principalement en RDC, même si nous suscitons l’intérêt d’autres pays. C’est ainsi que je contribute en donnant des outils à ces enfants qui n’ont pas ce privilege que j’ai eu d’étudier et venir aux États-Unis. C’est donc une façon pour moi d’apporter ma contribution. Je suis membre du conseil d’administration de Congo4Tomorrow cela fait 7 ans. Je contribute en étant membre de ce conseil et en utilisant mes compétences en santé publique. Pendant la pandémie de COVID-19, je les ai utilisés au sein de cette organisation.

Au sein de la communauté congolaise aux États-Unis, je parle aux autres de ce que je fais et je leur dis comment j’ai démarré mon entreprise. Je leur dis aussi quelles ressources j’utilise. Je leur dis de s’inscrire sur LinkedIn s’ils n’ont pas de compte LinkedIn. Je leur dis aussi de faire du networking, qu’ils soient introvertis ou non. Nous avons tous besoin de gens dans notre vie, comme on dit toujours, “les humains ont besoin d’autres humains”.

ICT: Avez-vous autre chose à ajouter?

CK: En tant qu’infectioniste, je dirais aux autres infectionistes que nous faisons un excellent travail. C’est vrai que la pandémie nous a tous épuisés. Certains d’entre nous ont eu envie de changer de profession. Mais mon conseil est de ne pas abandoner, et je me donne le même conseil. Utilisez vos forces ainsi que vos compétences pour avoir un impact où que vous soyez. Continuez à bien faire votre travail, à faire des recherches, collaborez avec votre reseau et profitez des outils qui sont à votre disposition, et je pense que cela aura un impact et nous serons toujours là. Alors n’abandonnez pas.

ICT: Merci beaucoup de vous joindre à moi aujourd’hui.

CK: Merci de m’avoir invitée.

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